ELLE DECORATION : MAISON HAND STUDIO PARIS
De 48 à 63 m2, petits espaces aux grandes idées
par Audrey Schneuwly – photos Romain Ricard
Intérieur : Petit espace deviendra grand
Aménager une petite surface pour donner l’illusion de sa grandeur, tel est le pari relevé par ces cinq appartements qui, chacun à sa manière,
repoussent les murs…
Droit au but :
C’est avec brio et audace que Maison Hand Studio a transformé un appartement mansardé et cloisonné en deux-pièces lumineux et ultrafonctionnel pour son pied-à-terre parisien.
Chaise “Abi” de Christophe Decourt (Van Rossum), lampadaire “Studio Floor” de Laura Bilde (Handvärk) et œuvres de John Derian et Clément Legrand.
51 m2 Comble [s] du chic :
Basé à Lyon, le studio d’architecture intérieure Maison Hand Studio cherchait un pied-à-terre à Paris. C’est dans les combles d’un charmant immeuble du 9e arrondissement qu’il a trouvé son bonheur et transformé une mansarde en deux-pièces lumineux…
Parti pris clair-obscur
Les traits anguleux du salon sous les toits sont adoucis par des niches arrondies et une palette aux tonalités végétales — vert tendre “Terre de Bourgogne” aux murs et kaki “Nori” autour des fenêtres (les deux, Argile). Canapé et table basse “Rudolph” de Vincent Van Duysen (Serax). À gauche, sur le guéridon “Crown” (101 Copenhagen), lampe “Kumo” (Pulpo) sous une photo de Simon Beraud. Corbeau noir en céramique de Ghyslain Bertholon. Au centre, miroir (Snowdrops Copenhagen) et chaise “Brutus” en béton de Kristian Sofus Hansen et Tommy Hyldahl (101 Copenhagen), galette de Valentina Hoyos. Lampadaire “Sofisticato” (Serax). Tapis “n°.04” (Cappelen Dimyr) et coussin de Valentina Hoyos. L’échelle conduit à un espace de rangements en mezzanine
Assises design à table
Servant à recevoir les clients, travailler ou déjeuner, la table “Farmhouse” en chêne (Frama) est entourée d’un beau mix de chaises – une paire de “O1” (Frama), la “Bold” de Big-Game (Moustache) et la “Playdough” (Karstudio). Série de vases (101 Copenhagen et Karstudio), céramiques (Homata) et lampe “Frechin” (DCW éditions). Au mur, un cliché de Felix Forest et deux appliques “Mobil 150” de Monika Mulder (Pholc). La fenêtre hublot communique avec la chambre.
Microfourneaux
La cuisine sur mesure reprend le code couleur général avec son plan de travail en pierre Lipica Fiorito qui contraste avec les façades en chêne teinté noir. Guéridon “Brass 45” en laiton et fonte de Paola Navone (Gervasoni) et tabouret en bois brut (Atmosphère d’Ailleurs). Applique “Luna S2” et suspension “Gilda” (les deux, Ann Demeulemeester pour Serax). Comme dans tout l’appartement, la tomette a été passée au noir. Tapis “n°.06” en laine et coton (Cappelen Dimyr). Liquide vaisselle (Diptyque)
Dans ce petit espace avec vue sur le toit en zinc tout arrondi du théâtre des Folies Bergère, on reconnaît tout de suite la patte du studio Maison Hand, désormais piloté en solo par Stéphane Garotin, son ex-acolyte Pierre-emmanuel Martin se consacrant désormais à la peinture. « Lorsque j’ai découvert cet appartement mansardé, avec ses tomettes d’origine et sa hauteur généreuse, il m’a tout de suite plu, même si le salon était cloisonné, la cuisine quasiment inexistante, et qu’il y avait un mur de pavés de verre assez vilain dès l’entrée, se souvient-il. Il a fallu se projeter ! »
D’une contrainte – ce fameux mur en pavés de verre peu engageant – Stéphane Garotin a décidé d’en tirer parti ; il en a fait le point de départ de son projet. comme il était compliqué et peu souhaitable de déplacer les arrivées d’eau, un bloc salle de bains a été créé derrière ce mur, isolé du reste de l’appartement par un rideau de lin. Dans son prolongement, la kitchenette joue parfaitement son rôle et s’ouvre sur le vaste salon, dégagé sur toute sa hauteur. Au-dessus, une mezzanine, où l’on ne tient pas debout, permet de créer du volume, d’apporter de la lumière naturelle et quelques rangements supplémentaires bienvenus. À l’opposé, une grande chambre dont les poutres ont été peintes en blanc dispose de son bureau et d’une large vue sur les toits de Paris…
Un mur de pavés de verre peu amène a servi à la création d’une salle de bains affichant fièrement ses zelliges
Se tenir à carreaux
Dans le prolongement de la cuisine et entièrement dissimulée derrière un large rideau en lin couleur paille, la salle de bains prend ses aises. Pour répondre aux pavés de verre de la cloison, les murs ont été quadrillés de zelliges clairs (Marazzi). Miroir “My Best Enemy” et applique “Biny” (les deux DCW éditions). Vasque (Le Comptoir des Pierres).
Écran noir
La bonne idée pour créer une tête de lit en un tournemain ? tendre un tissu sur le mur – ici un lampas double face aux fils lumineux “reversi” (Dedar) – et habiller le lit d’une parure de la même teinte (Society Limonta), recouverte ici d’un édredon réalisé par Stéphane Garotin avec des vêtements qu’il ne portait plus. Sur le chevet “Phantom” en métal peint de tommy Hyldahl et Kristian Sofus Hansen (101 copenhagen), pied de lampe (rock the Kasbah) et abat-jour (bHV). Au fond, applique “Gothic II” de bent Karlby, 1970 (Lyfa).
Côté couleur, impossible pour l’architecte d’intérieur de se défaire de son modus operandi habituel. Il a naturellement pensé le lieu comme la plupart de ses projets, avec une palette de teintes monochromes mettant en valeur un mobilier aux lignes pures : du noir et du blanc de pied en cap. Ici, quand même, une fantaisie : les murs et les fenêtres sont rehaussés de différents verts. « Instinctivement, je recours souvent à des tonalités végétales dans mes décors, dit-il. Une touche naturelle qui me paraît essentielle. » L’appel de la nature crée une bulle dans la ville ■
Propice à la concentration
Comme prédestinés, le bureau “Saw” et la chaise “FF” (les deux, Friends & Founders) s’intègrent parfaitement dans ce coin de la chambre, juste sous les fenêtres. À gauche, lampe “Yasuke” du Studio Brichet Ziegler et, à droite,le modèle “Gras” (les deux, DCW éditions). Sur fond noir, tableau de Pierre-Emmanuel Martin…